Un chat fait des bêtises, c’est inévitable, surtout quand il est jeune. Le problème, c’est qu’on a tendance à reproduire sur lui les méthodes éducatives utilisées sur les enfants avec en tête la fameuse punition. Et on ne parle même pas ici des châtiments corporels qui n’ont, de toute façon, rien d’éducatif. Alors, punir un chat est-il efficace ? Que faut-il faire et ne pas faire ? Ce qui est sûr, c’est que le chat ne réagit pas du tout comme un enfant et dans cet article, je vous invite a venir explorer ce qu’il y a dans le petit crâne de nos petits compagnons. Si on comprend son mode de pensée, on peut alors mieux réagir pour adopter les bonnes méthodes d’éducation
Sommaire
Comment punir un chat : les erreurs à ne pas faire
Face à des enfants qui font des bêtises, le mieux est de commencer par gérer la situation de façon calme en expliquant le problème et ce qu’il faut faire. Mais quand cela n’est pas suffisant, pour la plupart des parents ou des éducateurs, la punition devient souvent indispensable : mettre l’enfant seul quelques minutes dans sa chambre, lui confisquer un jouet, le priver de sortie ou autre pour les plus grands. Tout cela a pour but de générer une frustration constructive qui lui permet de prendre conscience des conséquences de ses actes. Bref, en ce qui concerne l’éducation d’un enfant, la punition est utile tant qu’elle a un sens.
Pour un chat, oubliez tout cela : Aucune punition ne fonctionne !
Et ce n’est pas parce qu’il ne ne comprend rien. Au contraire, les études récentes ont montré qu’il était aussi intelligent qu’un chien même s’il est beaucoup moins démonstratif. Alors, pourquoi ne peut-on pas punir un chat ? quel est le problème ?
Dans la tête d’un chat
Le chat est un animal qui possède une très grande sensibilité. Cela se voit très bien chez un extraverti. Mais chez un petit timide, si cette sensibilité est malmenée, il ne le montrera qu’à travers des troubles de comportement (pipi en dehors de la litière, agressivité, manque d’appétit ou boulimie, léchage excessif…). Or, par instinct, dès qu’il se passe quelque chose d’inhabituelle, le chat passe en mode vigilance élevée. Mais si la situation devient bruyante, inconfortable voire franchement déplaisante, il passe en mode stress. Dans la nature, il fuirait sans se poser davantage de questions. Évidemment, dans nos intérieurs, c’est impossible. Alors le stress ne fait qu’augmenter, entrainant de plus en plus de comportements indésirables.
Voilà pourquoi le chat réagit très mal à n’importe quel type de punition. Il ne fera jamais le lien avec la bêtise qu’il a faite mais il se considèrera seulement en situation de danger. C’est sa nature profonde qui parle, pas son intelligence, et on ne peut rien y changer.
En fait, punir un chat nous amène à entrer dans un cercle vicieux car au plus il sera stressé par la punition, au plus il reproduira de comportements indésirables.
Punir un chat : exemples de ce qu’il ne faut pas faire
Voici quelques situations typiques qui nous font souvent réagir de la mauvaise façon (et on verra un peu plus loin comment s’y prendre).
Le chat fait ses griffes sur le canapé
- Ne pas crier ou l’effrayer pour qu’il s’en aille.
- Certes, il partira peut-être sur le moment. Mais faire ses griffes est pour lui un moyen de déstresser. Donc il recommencera et même sûrement au même endroit !
Vous découvrez qu’il a fait pipi sur votre lit
- Beaucoup de personnes pensent bien faire en prenant le chat tout en le sermonnant, puis lui mettent la truffe dans le pipi. Et enfin vont le mettre dans son bac à litière.
- Voilà comment le chat l’interprète : “pipi + bac à litière = grosse peur ! Donc, ne surtout plus aller dans le bac mais faire pipi partout dans la maison pour que l’odeur de mon urine me rassure”.
Votre chat vient de faire tomber votre bibelot préféré
- Vous lui donner une bonne petite tape sur le derrière.
- Si elle était légère, votre boule de poils sera très vexée et interprètera cela comme un signal qu’il faut se méfier de vous (instinct primaire), surtout si cela se répète. Mais ce n’est pas ce qui l’empêchera de tester la gravité avec d’autres objets (là, c’est son intelligence qui s’exprime…).
Une fessée plus forte ? Cette fois, cela lui envoie un signal de douleur physique, le pire stimulus négatif qui n’entraine que de la peur.
De loin, vous voyez votre chat sauter sur un endroit interdit
- Vous avez peut-être déjà lu ce très mauvais conseil de produire un son le plus fort possible. Quitte à prévoir à portée de main un objet très bruyant. Vous avez le choix : des pièces de monnaie dans une boite de métal qu’on agite, un coup de sifflet…
Ou dans le même esprit, le coup du vaporisateur d’eau sur le chat : oubliez cette technique - L’argument avancé est que le chat associera l’action avec le bruit mais sans votre présence, de manière à ce qu’il ne recommence pas dès que vous avez le dos tourné. Ce qui est généralement faux… Résultat : on obtient juste un chat stressé qui n’a rien compris à ce qui lui arrivait.
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Comprendre le renforcement positif
Punir un chat n’est donc pas la solution. Mais quelle autre méthode employer quand il fait des bêtises ?
Le renforcement positif constitue une approche éducative empreinte de respect et d’efficacité lorsqu’il s’agit d’éduquer nos compagnons félins. À la base de cette méthode se trouvent des principes fondamentaux qui reposent sur la récompense des comportements souhaités plutôt que sur la punition des comportements indésirables. En d’autres termes, il s’agit d’encourager les actions positives afin de renforcer leur occurrence future.
En ce qui concerne les chats, on a vu que la punition n’avait pas l’effet escompté sur eux. A l’inverse, la méthode du renforcement positif fonctionne beaucoup mieux. Certes, le chat est un animal difficile à dresser car son but premier n’est pas de faire plaisir à son maitre comme le chien. Mais cette méthode leur permet d’apprendre réellement certains comportements.
Comment faire ?
En premier lieu, on a recours à l’utilisation de récompenses quand le chat adopte le bon comportement. Cela peut être des friandises spéciales, des caresses s’il les aime particulièrement et des paroles douces et encourageantes. Tout cela va créer une association positive entre le comportement souhaité et une expérience agréable, favorisant ainsi sa répétition.
Attention, la récompense doit venir immédiatement, sinon le lien avec l’action positive ne se fait pas. 30 secondes après, c’est trop tard 😉
De plus, la création d’un environnement positif est cruciale. Cela implique de fournir des espaces stimulants, des jouets adaptés, et des interactions sociales enrichissantes. Les chats sont naturellement curieux et joueurs, et en exploitant ces caractéristiques, on peut les encourager à adopter des comportements appropriés. Par exemple, ne comptez pas sauver votre canapé si vous ne lui fournissez pas un arbre à chat ou un griffoir.
En somme, comprendre le renforcement positif revient à reconnaître et à récompenser les actions positives de nos félins tout en créant un cadre de vie propice à leur épanouissement. Cette approche renforce non seulement le lien entre le maître et le chat mais favorise également un apprentissage sain et durable, contribuant ainsi à une cohabitation harmonieuse et enrichissante.
Peut-on dire “NON” à un chat ?
Certains partisans de la méthode du renforcement positif vont jusqu’à dire qu’il ne faut pas utiliser le fameux “non” prononcé sur un ton ferme. Je ne suis pas d’accord sur ce point. Bien sûr, il ne s’agit pas ici de hurler “non”, ce qui reviendrait à faire un grand bruit dans le seul but d’effrayer son chat. Ici, on parle bien d’un “non” prononcé avec fermeté mais calmement quand on voit le chat faire une bêtise.
Avec le ton de voix approprié, c’est à son intelligence qu’on fait appel. Car le chat est capable de comprendre une vingtaine de mots. En général, il apprend très vite son prénom, surtout si on l’utilise lors de situations agréables (câlins, jeux, repas…). Et s’il ne tourne pas la tête quand vous l’appelez, ce n’est pas parce qu’il n’a pas compris, mais parce qu’il a mieux à faire (regarder par la fenêtre, se reposer…). Ce qui n’empêche pas de faire le maximum pour lui apprendre quelques mots bien pratiques. Le “non” en fait partie quand on le surprend à avoir un comportement indésirable, voire dangereux.
Par exemple, de loin, vous le voyez faire ses griffes sur le canapé. A moins d’avoir des pouvoirs de super héros genre Flash, pas facile de vous téléporter instantanément près de votre petit poilu pour intervenir. Du coup, voici ce qu’on peut faire :
- Dites “non” immédiatement et avec fermeté pour attirer son attention.
- Puis, prenez le calmement et déposez le sur l’endroit approprié (arbre à chat, griffoir) sans rien dire
- s’il s’en va sans faire ses griffes, restez sans réaction (malgré votre frustration !)
- Recommencez inlassablement à chaque fois que la situation se répète (hé oui, soyez patient…)
- Si par contre, il fait ses griffes, récompensez-le !
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Conseils pratiques pour éduquer son chat
Patience et cohérence
C’est vrai, le chat est une vraie tête de bourrique ! Mais ne le sous-estimez pas. Le problème n’est pas de lui faire comprendre ce que vous voulez mais de le convaincre. Or, le chat recherche avant tout son bien-être et sa sécurité. Il faut donc faire rentrer dans sa petite tête l’idée que les bonnes actions engendrent davantage de bonheur félin… Et là, il va réagir !
Pour cela, il faudra répéter les mêmes actions de renforcement positif encore et encore.
De plus, soyez cohérent dans vos réactions face aux bêtises de votre chat. Si vous voulez qu’il apprenne plus vite, agissez toujours de la même façon : le message passera beaucoup mieux !
Approche individualisée selon le caractère du chat
Alors, combien de fois faudra-t-il répéter l’apprentissage ?
Impossible d’en prévoir le nombre car il dépend à la fois du caractère du chat et de ce qu’il doit assimiler : donnez lui une fois un morceau de thon juste après avoir ouvert la boite et désormais, il foncera sur vous à chaque fois que vous ouvrez une boite de conserve ! Dans ce cas, l’association “bruit d’ouverture / truc super bon à manger” a été immédiate et intense, sans compter qu’elle a été enregistrée dans sa mémoire à long terme. Pas besoin de répéter 😉
La personnalité du chat
Dans cet article, je m’attache à vous donner le plus d’informations et de conseils possibles. Mais il ne faudrait pas oublier un facteur d’importance : quelle sorte de chat avez-vous ?
Quand on en a eu plusieurs (voire beaucoup en ce qui me concerne), on réalise de suite qu’ils sont tous différents. Ils ont chacun une personnalité qui leur est propre. Certes, il y a une ligne de conduite commune propre à leur espèce féline mais il n’y en a pas 2 qui soient identiques.
Ainsi, vous aurez peut-être l’occasion de tomber sur un chat un peu plus docile que la moyenne. Dans ce cas, il appliquera très vite vos consignes données avec bienveillance.
Mais il y a aussi les fortes têtes et les gros têtus : avec eux, la patience est votre meilleure alliée !
A titre personnel, j’ai pu observer que les chats les plus intelligents étaient aussi les plus difficiles à éduquer. Bien sûr, ils comprennent parfaitement ce que vous voulez mais ils ne peuvent s’empêcher de recommencer leurs bêtises, mieux encore, en y ajoutant des variantes. Ce sont des testeurs perpétuels de leur environnement. C’est plus fort qu’eux, ils veulent expérimenter ! J’ai actuellement un chat de ce type. Il s’appelle Phénix, il a 3 ans et c’est un beau Maine Coon de 8 kg ♥
Voici la terreur en question :
Bêtises ou troubles du comportement ?
Punir un chat n’est donc jamais une bonne idée mais il y a des cas pires que d’autres. Le meilleur exemple est le problème des chats qui font leurs besoins hors de la litière. Quand un chat fait pipi sur votre lit, ce n’est jamais pour vous embêter. Par contre, c’est le signe qu’il y a un problème médical ou comportemental.
Une fois les causes médicales écartées, il faudra donc réfléchir à tout ce qui a pu déclencher ce comportement. :
- Déménagement
- Bac à litière fermé : beaucoup de chats ne supportent pas les couvercles et encore moins les portes battantes
- Emplacement de la litière : à mettre loin de la gamelle et dans un endroit dégagé
- Tout autre changement d’environnement pouvant occasionner du stress (nouveaux animaux dans le foyer, arrivée d’un bébé,…)
Si vous parvenez à identifier le déclencheur, vous pourrez alors vous attacher à résoudre le problème. Mais la solution n’est en aucun cas de punir votre chat.
Conclusion
Punir un chat est la première chose qui nous vient en tête quand il fait une grosse bêtise car il n’est pas toujours facile de rester de marbre. Mais il faut garder en tête que la bonne attitude est toujours de favoriser la récompense du bon comportement et d’oublier la punition pour ce qui n’est pas souhaité. C’est cela le renforcement positif. Assortie de patience et de persévérance, cette méthode d’éducation pourrait bien vous surprendre en obtenant plus que vous n’attendiez de votre chat. Peut-être pas au point de le présenter à “La France a un incroyable talent“, mais suffisamment pour renforcer vos liens réciproques ♥
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